Royan - N°114 - Octobre/Novembre 2011

L’eau a été impropre à la consommation

 

A la mi-août, et pendant trois jours, l’eau a été interdite à la consommation. La sécherresse et les fortes intempéries semblent être à l’origine de ce problème.

A la mi-août, alors que la saison estivale battait son plein, l’eau potable a été interdite à la consommation dans la commune mais aussi dans celles de Saint-Georges, Médis, Semussac et Saujon. L’eau a été seulement impropre à la consommation alimentaire. Elle n’a pas été buvable pendant trois jours. La commune a été dans l’obligation de distribuer des bouteilles d’eau aux habitants et vacanciers. A l’origine de cette perturbation, la sécheresse des mois de mai et juin suivie d’une forte pluviométrie. La source de Chauvignac exploite une ressource en eau souterraine d’origine karstique. L’eau chemine dans des circulations naturelles creusées dans les roches calcaires. Comme toutes les eaux karstiques de France, elles sont soumises à une forte montée de la turbidité dès que des conditions climatiques exceptionnelles (sécheresse suivie d’une forte pluviométrie par exemple) sont réunies. Dès le début des évènements, la mairie a organisé une cellule de crise avec l’Agence régionale de santé, les services de l’Etat et l’exploitant (R2E filiale de Véolia eau). 

L’eau est, on le sait, un sujet très sensible à Royan. Elle est à l’origine des élections partielles survenus en 2010 qui avaient d’ailleurs conforté Didier Quentin, le maire, dans son fauteuil. Véolia avait alors ravi la délégation de service public à la Compagnie des eaux de Royan. Cette interdiction a donc été de nouveau l’occasion de joutes verbales entre le maire et l’opposition qui, par voie de presse, n’a pas manqué de soulever certains manquements. Et Michel Merle, conseiller municipal de l’opposition, de se demander pourquoi la commune ne dispose-t-elle pas de moyens de secours ? La réponse de Didier Quentin n’a pas tardé. Dans un communiqué de presse il s’interroge à son tour. «Effectivement, comment en est-on arrivé là ? Comment se fait-il que les élus en charge des affaires communales durant les années 1990 et 2000 n’ont-ils rien fait, malgré les indices déjà apparus sur la sensibilité et la fragilité de cette ressource de Chauvignac  ? Pourquoi ces élus restés en place 18 ans n’ont-ils pas mis en œuvre les solutions adaptées à la sécurisation des ressources en eau sur ce secteur balnéaire, à la si forte fréquentation estivale. Le SIAEP de Chenac qui exploite également la source de Chauvignac a, quant à lui, su anticiper ce problème. Il a réalisé une usine de filtration de son eau, ce qu’auraient dû faire, depuis longtemps, la municipalité de Royan et son exploitant de l’époque, autrement dit la Compagnie des eaux de Royan. Pourquoi celle-ci n’a-t-elle pas mis en garde les élus contre la dégradation de cette source qu’elle avait la responsabilité de mieux entretenir ?» Le dossier devrait revenir sur le devant de la scène lors du prochain conseil municipal. En effet, des travaux de remise aux normes devront vraisemblablement être envisagés sur certains points du réseau. Des travaux importants qui pourraient grever le prix de l’eau.

 

L’eau et la CARA

Le 18 juillet dernier, les élus communautaires ont accepté le principe  d’étendre les compétences de la communauté d’agglomération Royan Atlantique à la production d’eau potable limitée à la production par captage ou pompage et à la protection des points de prélèvements. La mise en œuvre effective du transfert pourrait intervenir au 1er janvier 2013. 

Jean-Pierre Tallieu, le président de la CARA, estime que la production de l’eau potable s’inscrit dans une gestion équilibrée et optimisée de la ressource en eau. Une mutualisation des moyens sur l’ensemble de son périmètre permettrait à la CARA d’en avoir la maîtrise totale. A noter que Bernard Giraud, adjoint au maire de Royan, a estimé lui que «la ressource en eau sur notre territoire est en péril : certains captages, dont le suivi  a fait l’objet de négligences, sont en très mauvais état. Il y a des problèmes de turbidité, de pénétrations d’eau salée, de pesticides, de nitrates. Une gestion draconienne de la production d’eau potable doit être mise en place rapidement.» Les événements du 15 août dernier lui ont finalement donné raison.

 

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