Des centaines de propriétaires sommés de débroussailler
Les résidents ne faisant pas l’effort d’entretenir leurs propriétés dans les zones fortement exposées au risque incendie encourent des sanctions financières. L’État entend faire respecter les obligations en la matière.
«Débroussaillez avant que le feu ne s’en charge. » La préfecture de la Charente-Maritime évoque un geste « élémentaire » de lutte contre les incendies de forêt, au moment de faire une piqûre de rappel sur les OLD, comprenez « obligations légales de débroussaillement ». Ces mesures renforcées par les incendies records de l’été 2022 s’appliquent dans les 72 communes du département situées dans les massifs forestiers classés à risque feu de forêt. Toutes celles de la Côte de Beauté sont, plus ou moins, concernées.
Le saviez-vous ? De La Tremblade à Meschers, tous les abords des constructions situées à moins de 200 mètres des bois, forêts, friches, landes, plantations et autres reboisements doivent être débroussaillés. « En aucun cas débroussailler ne signifie couper tous les arbres, précisent toutefois les services de l’État. Il ne s’agit ni de défricher, ni d’effectuer une coupe rase mais de respecter les distances de sécurité pour créer une discontinuité végétale salutaire qui respecte la forêt. » Et qui donc, au-delà de protéger sa propre habitation, limite la propagation et l’intensité d’un éventuel départ de feu.
Jusqu’à 1 500 € d’amende
Particuliers, entreprises et collectivités concernés sont ainsi priés d’enlever les arbres morts et tombés, d’élaguer les troncs conservés sur un tiers de leur hauteur (et jusqu’à 2 mètres pour les sujets de 6 mètres ou plus) mais aussi de broyer les broussailles et arbustes (ajoncs, brandes, ronces, genêts, bourdaines) et de couper les branches surplombant les toitures. En somme, de réduire la quantité de combustibles. « Le long des voies de circulation publique, les arbres situés dans la bande à débroussailler doivent être élagués pour laisser une hauteur libre sous branches de 4 mètres », mentionne aussi l’OLD.
Si le préfet de la Charente-Maritime Nicolas Basselier – venu assister au printemps à une opération de débroussaillage en forêt de la Coubre – prône la sensibilisation plutôt que la répression, « il y aura des contrôles accrus tout au long de l’été », a-t-il assuré. Le non-respect des dispositions expose les contrevenants à une mise en demeure de débroussailler voire une exécution d’office des travaux à ses frais. Les manquements les plus sérieux encourent jusqu’à 1 500 € d’amende et 30 € par m² non débroussaillé. Sans oublier, en cas d’incendie, l’indemnisation éventuelle du préjudice causé à des tiers.
Le chiffre: 3 076
Soit le nombre d’incendies recensés en 2022, en Charente-Maritime, par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 17). Un chiffre en augmentation de 18% sur un an. « Si seulement 5% de nos interventions concernent des incendies, notons qu’ils représentent près de 20% de nos heures d’interventions », rappelle le Service départemental d’incendie et de secours dans son dernier rapport d’activités.