Portrait - N°162 - Octobre/Novembre 2019

Le landau de A à Z

Un couple de retraités installé à Vaux-sur-Mer vient d’ouvrir, à Saujon, un musée sur l’histoire du... landau ! Marie et Daniel Benayoun se sont constitués, au fil des années, une collection de 150 pièces. Portrait.

Leur passion porte un nom à coucher dehors. La puscapinfanophilie ! A vos souhaits, si vous venez d’essayer de le prononcer. Depuis le début des années 2000, ce terme n’a plus aucun secret pour Marie et Daniel Benayoun, collectionneurs de leur état. Collectionneurs de landaus. Une passion aussi rare qu’intrigante. Mais qui se dévoile au grand jour dans un nouveau musée du Pays royannais, depuis la mi-août. A Saujon, précisément. Rue Carnot, en plein centre-ville. 

A l’intérieur de l’étonnant espace d’exposition de 230 m², trônent pas moins de 110 landaus et poussettes anciennes. Des vestiges du passé, tous plus bichonnés les uns que les autres par ce couple vauxois rattrapé, il y a quinze ans, par un virus contracté durant l’enfance. Une véritable fascination pour les landaus. «J’étais très attirée par les bébés et les berceaux, je trouvais ça beau. Je rêvais d’un landau de poupée. Je ne l’ai jamais eu parce que c’était très cher à l’époque», raconte Marie qui a entraîné son mari dans cette folle aventure de collection. Presque sur un coup de tête. 

D’épaves à objets de luxe

Tout commence le jour où la future puscapinfanophile recueille un landau prêt à partir à la déchèterie. «On l’a abandonné au fond du garage. Puis, un jour, on s’est dit : “Tiens, on va le repeindre”. On a refait ce landau et ça a été le facteur déclenchant. » Daniel, la fibre bricoleur, se prend tout de suite au jeu. Le couple écume alors les brocantes. Pour dénicher des landaus, dont les plus anciens datent du xixe siècle, très souvent en lambeaux. A chaque nouvelle acquisition s’en suit une longue période de restauration. 

«Pendant trois ans d’affilée, je ne faisais que ça, poursuit Daniel. Démonter les roues et le châssis, peindre, poncer, refaire les courroies avec du cuir... C’était sans arrêt.» Avec beaucoup d’huile de coude, Marie redonne aussi vie et style à ces landaus fabriqués en France mais aussi en Angleterre, en Allemagne, en Belgique ou encore en Suisse. «Je refais les capotes. Elles sont en moleskine, c’est excessivement fragile. Pour une capote, je mets une trentaine d’heures. Un landau est vraiment très difficile à entretenir. Les châssis sont en ferraille. On a beau les rependre, ça rouille.»

Le musée ou la décharge

Au fil des années, le couple enrichit petit à petit ce qui devient un véritable trésor. Deux landaus. Puis dix. Puis 100. Le curseur monte même jusqu’à 150 pièces. Une collection impressionnante et non moins encombrante qu’il a fallu mettre à l’abri dans un hangar loué à Saint-Romain-de-Benet, entre Royan et Saintes. «Cela fait cinq ans que l’on n’a pas acheté un nouveau landau tellement le hangar était plein. A un moment, on s’est dit : “Ou on fait tout brûler, ou on fait un musée”. L’ouverture d’un musée, on y pensait depuis 2010. On cherchait à s’installer», confie Daniel. 

Après des expositions temporaires, notamment à Vaux, le vœu est désormais exaucé. 110 des 150 pièces sont donc entreposées à Saujon, dans le local d’un ancien marchand de chaussures. Au programme, une heure de visite pour découvrir l’évolution du landau, de 1850 à 1970. Marie est incollable sur le sujet. Effet de mode oblige, le landau, à l’instar des vêtements, s’est beaucoup transformé à travers les époques : berceau sans capote, landaus en bois, très grandes roues, petites roues, caisses carrées... «Après la guerre, certains étaient même carrossés comme des voitures avec des pare-chocs ! Les constructeurs de motos vendaient souvent des landaus.» Toute une histoire.

Musée de «l’histoire du landau» ouvert mardi, jeudi et vendredi de 14h30 à 18h
21 rue Carnot, à Saujon
Entrée : 5 €, gratuit -16 ans
Commentaires des internautes
Lemaire - le 17/10/2021 à 13:48
Bonjour
J'ai un landeau bleu grandes roues eu quand j'avais 8 ans, aujourd'hui j'en ai 58, et je souhaite le donner à un musée, pouvez me dire si vous êtes intéressés, merci Annick Lemaire du Nord
POUJOULY jean louis - le 26/12/2021 à 17:18
j ai mon landau avec poussette en dessous
ses années 1950
je veux m en séparer
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